Participation et pacification

Quelle chance a-t-on de vivre dans notre société occidentale où règne la démocratie, le plus juste et le plus adaptable de tous les systèmes politiques ! Si certainEs réformistes se plaignaient d’avoir délégué trop de pouvoir à « nos dirigeantEs », les voilà combléEs : démocratie participative, concertation, diagnostique partagé, co-construction des décisions, conseils de quartier, réunions publiques, démarche de proximité… A Clermont comme ailleurs, la même petite musique agaçante. La même bouillie rhétorique, prémâchée et prédigérée, tellement plus pratique pour le gavage.

En un mot comme en mille, il ne s’agit au final que de proposer aux citoyenNEs (au sens premier du terme, si cher à celles et ceux qui se revendiquent ainsi, qui prend part à la vie de la cité) de prendre en charge une partie des mécanismes de la domination. De l’aménagement mortifère des espaces comme avec les consultations publiques pour la rédaction du Plan Local d’Urbanisme (PLU) jusqu’à la surveillance des rues et des propriétés grâce aux « voisins vigilants », si fiers de travailler en lien direct avec les keufs, il semblerait qu’il n’y ait aucune limite quant à la « liberté » de s’accommoder de sa condition d’esclave, d’entretenir sa résignation et son apathie. Difficile de dire quel sentiment l’emporte, entre la tristesse et la rage, à voir tant de personnes nager comme des poissons dans l’eau aseptisée du beau bocal qu’on leur vend au prix de leur liberté.

De notre côté, il est hors de question de négocier notre soumission, de débattre d’une meilleure répartition du pouvoir, d’imaginer une manière moins désagréable de mourir asphyxiéE dans ce monde de merde. OK pour imaginer un monde nouveau, mais pas avant d’avoir mis à bas les fondations de celui dans lequel on survit.

Détruits ce qui te détruit !
Feu à la paix sociale !